Nicolas Spire, sociologue du travail, est directeur de l’Apteis, un cabinet expert en santé au travail. Le rôle de son cabinet est d’analyser les risques psychologiques dès l’apparition des premiers symptômes. Il note que, depuis 2000, de nouveaux risques apparaissent et s’amplifient : les pathologies, les comportements addictifs… toutes maladies « qui touchent à l’organisation et à son impact sur l’individu » Il en reprend les symptômes :
- Individuels :
– fatigue, tension, nervosité,
– atteintes à la santé ; maladies cardiaques… - Collectifs :
– baisse de la productivité,
– absentéisme, turn-over
Il se réfère à Freudenberger qui analyse le fait marquant de celui qui a perdu soudain toute motivation : les ressources intérieures s’épuisent mais cela ne se voit pas… Qu’est-ce qui dans le travail a pu être un facteur originel ? Quels types d’activité ? On peut noter, sans que la liste soit limitative :
- les contraintes de temps (ex : l’infirmière qui n’a jamais assez de temps pour tout faire),
- les situations d’isolement (ex : le chargé d’affaires face au chiffre à ‘abattre’ chaque mois),
- l’engagement personnel hors du commun,
- le hiatus entre le travail prescrit et le travail réel,
- le manque d’autonomie,
- le manque de lien social ou de soutien hiérarchique…
Nicolas Spire termine sur un modèle à plusieurs dimensions :
- Ne pas sous-estimer les risques psycho-sociaux,
- Etudier attentivement les signaux d’alerte,
- Dire les situations réelles (la confidentialité est souvent demandée, à tord!),
- S’imposer le détour par la situation réelle de travail.